Manoirs, châteaux

Le château de la Vieuville (ou Vieuxville)

Le château de la Vieuville a été construit au début du XIXsiècle par Jean-Jérôme Besnard. Les pierres du vieux château de Saint-Cast ont été utilisées en partie pour cette construction, les autres ont servi à la construction de la ferme du Val Saint-Rieul.

Au décès de Jean-Jérôme le 4 juin 1819, son fils, Jean Marie Besnard en hérite. Il décède à Saint-Cast le 19 septembre 1826. Casimir Jean Marie devient le propriétaire. Il décède à Saint-Cast le 27 septembre 1844. Son fils unique Casimir Pierre Gratien devient maire de Saint-Cast de 1865 à 1888 et sera lieutenant des mobiles en août 1870.

Il décède à la Vieuville le 26 juillet 1906 à 74 ans. Son fils Gaston Besnard de la Vieuville lui succède. Il est avocat à la Cour d’Appel de Rennes.

Un différend familial oppose Gaston à son cousin Charles Besnard au sujet de la particule utilisé par les Besnard de la Vieuville. Charles habite la Rochevin, ce qui l’amenait à signer parfois Besnard de la Rochevin. Un jugement du tribunal civil de première instance de Dinan  donne raison à Casimir et à Gaston le 19 février 1892.

Ce jugement ne signifiait toutefois pas que la famille Besnard était noble.

L’un de ses fils, prénommé Gaston également, est tué à la guerre 1914-1918. Un autre fils, Yves, décède sans postérité.

Gaston Besnard de la Vieuville décède en 1940. Le château de la Vieuville est alors légué à l’évêché de Saint-Brieuc qui le vend à Monsieur Le Harivel de Gonneville, inspecteur général des Haras qui agrandit le château par l’ajout d’une tour.

En 1950, le château est vendu à Madame Nicolardot. Aujourd’hui la propriété appartient à sa petite-fille, Madame Bouguin.

 

 

 

 

 

 

Le manoir de la Brousse

Le manoir de la Brousse pourrait dater du début du XVIesiècle avec son élégante tourelle en encorbellement  telle que l’on peut encore la voir sur les photographies de la première moitié du XXe siècle. Cette tourelle a été étêtée entre 1945 et 1950.

                                                                                                                                          Photo Jean Richard

Croquis d’Henri Frotier de la Messelière de 1933

Une monumentale cheminée est décorée d’un écusson banneret qui donne des indications sur les familles en relation avec ce manoir.

C’est peut-être Jean de Saint-Méloir et Anne Gouyon, mariés vers 1515, et qui vivaient encore à Saint-Cast en 1541 qui auraient construit cette maison. Les époux auraient joint en un écusson leurs propres armes et celles de leurs mères. Leur fils, Jean, épouse Jeanne Picot (voir l’histoire du château de Galinée).  Jeanne de Saint-Méloir, héritière de la Brousse, mariée en 1627 à Eustache de Launay, seigneur du Bois es Lucas, est inhumée en 1662 dans la chapelle Sainte-Brigitte. A la Révolution, le domaine de la Brousse, propriété d’Emilie Marguerite de la Moussaye, est mis en vente. Un greffier de paix de Dinan, Guillaume Nicolas, s’en porte acquéreur en 1798 pour la somme de 299.000 livres.

Le manoir de la Brousse reste dans la famille Nicolas jusqu’en 1974, date de sa vente à Mr et Mme Leclerc, cultivateurs.

Le château du Val

Les seigneurs du Val, dès le XVIesiècle, quittent la propriété pour s’installer dans le pays de Morlaix. Le château appartient alors à Amaury Gouyon, baron de la Moussaye, comte de Plouër. C’est lui qui le reconstruit  en 1571 pour son fils unique, Charles, qui épouse Claude de Chastel le 20 mai 1571. Charles Gouyon est converti au protestantisme par sa femme. Il se terre au château après le massacre de la Saint-Barthélemy (1572) et y facilite la fuite de plusieurs amis protestants.

En 1580, le Val appartient à Henri Gouyon. Le prince Henry de Condé, chef du parti Huguenot, après la déroute d’Angers, est contraint de chercher refuge en Bretagne. Lors d’une tentative d’embarquement à Saint-Cast en novembre 1585, des vents contraires l’obligent à faire demi-tour. Il trouve, au château du Val, nourriture et réconfort. Il réussit à appareiller pour Jersey dès le lendemain.

Le château appartient ensuite à Dame Marie Tomase, comtesse de Lesquen de la Villemeneust. Son neveu Emmanuel,  marquis du Hallay, en hérite. En 1758, les Anglais qui se replient sur Saint-Cast, y mettent le feu, à deux fermes dépendantes et à un moulin voisin. Le grand corps de logis et les deux tourelles sont détruits. Il ne subsiste de l’édifice de 1571 que l’aile latérale ouest aboutissant à la chapelle. C’est dans cette aile que madame Gouyon reçut le prince de Condé en 1585.

La fille d’Emmanuel du Hallay porte le château en mariage à Claude Jean-Marie de Boisgelin. Ce dernier le vend, le 15 octobre 1777, à Pierre Anne-Marie de Chateaubriand, vicomte du Plessis. Avec le Val, sont vendues les métairies de Pen Guen et de la Bourgaudière en Saint-Cast. Pierre de Chateaubriand rebâtit le château du Val vers 1780 et y demeure durant la belle saison avec sa femme Marie-Jeanne Thérèse Brignon de Léhen. Ils reçoivent très souvent René de Chateaubriand.

Pierre, sa femme et leur fille Marie décèdent en 1794, suite à une épidémie. Les biens de la famille sont mis sous séquestre et divisés en quatre parts égales. L’Etat s’adjuge la part des émigrés : Armand et Adélaïde. Les deux autres vont aux filles survivantes. Ces dernières vendent le Val et ses dépendances à François Julien Michel de la Morvonnais le 14 juin 1801. Hippolyte, son fils, hérite du château. En 1826, Hippolyte de la Morvonnais épouse sa cousine Marie Macé de la Villéon. Hippolyte  est à l’origine de la création de la paroisse puis de la commune de Notre-Dame du Guildo. Décédé en 1854, il est enterré avec son épouse, dans l’enclos de l’église du Guildo. Leur fille, Marie, née en 1832, épouse Ambroise de la Blanchardière en 1856. Ils auront un fils en 1858, Hippolyte, qui deviendra conseiller général des Côtes-du-Nord et maire de Notre-Dame du Guildo. Un des petits-enfants d’Hippolyte, Georges, né en 1928, est châtelain du Val où il décède accidentellement en 1987. Le château du Val est encore aujourd’hui une propriété de la famille de la Blanchardière.

Le château de Galinée

Le château de Galinée était la citadelle avancée du pays de Lamballe près de l’estuaire de l’Arguenon. A la forteresse primitive avait succédé une imposante construction. Galinée a été l’une des plus importantes châtellenies de la région, après le château féodal du Guildo et le château du Val.

Galinée appartint à Perceval, sire des Cognets, marié à Jeanne de Matignon vers 1280. Le château est resté dans cette famille pendant plusieurs générations  jusqu’à Guyon, seigneur de Galinée, qui épouse Françoise Gautron en 1506.

Description du château par le chanoine Tréguy : « Cette superbe construction se composait d’un corps principal de bâtiments avec pavillons et de deux ailes formant une cour intérieure, pavée, fermée de murs peu élevés. Deux petits étangs, en forme de bassins, des pelouses, un vaste potager, une chapelle, un bâtiment voûté en pierres, formaient l’entourage du château… Par acte du 19 février 1715, Jean Vivien et Laurence Le Fer, construisirent, avec le bon plaisir de l’évêque de Saint-Brieuc, une chapelle au bas de leur jardin et la mirent sous l’invocation de Notre-Dame de la Pitié. Ils fondèrent en même temps, pour l’acquit d’une messe à célébrer tous les dimanches et jours fériés, par un prêtre à la présentation des fondateurs, une rente annuelle et perpétuelle de 108 livres, constituée sur les fonds de l’Hôtel-de-Ville de Paris ».

Jean Vivien meurt sans postérité, c’est sa sœur Jeanne, épouse de Michel Picot de Beauchesne, qui en hérite.

En septembre 1758, le château de Galinée fut pillé par les troupes anglaises qui marchaient vers Saint-Cast. Tous les fûts de vin et de cidre furent vidés, une partie des appartements, les écuries ainsi que plus de 25 charretées de foin furent incendiées, tous les meubles furent brisés. Le gardien fut massacré ainsi que trois paysans des alentours.

Le château est malheureusement détruit par un incendie en 1851. Seules deux ailes restent encore debout  mais elles vont elles-mêmes tomber en ruines et ont complètement disparu depuis.

Les seuls vestiges de l’ancien château, découverts en 1921 par Henri Frotier de la Messelière lors de son passage pour préparer son livre « Le Pays de Lamballe de Saint-Brieuc à Saint-Cast et de Plancoët à Moncontour » furent : les portes de l’ancienne chapelle, une tourelle polygonale renfermant un escalier et trois écussons (les armes de la famille des Cognets).

Le descendant direct de Michel Picot de Beauchesne et de Jeanne Vivien, M. Picot de Plédran, en est encore propriétaire au début du XXesiècle.

Aujourd’hui, un camping est installé sur la propriété de Galinée.

Le manoir du Bois Bras

Le manoir du Bois Bras (ou Bois Bérard), situé sur la route de Saint-Cast à Matignon, aurait été construit par Roland Bérard au XVèmesiècle. Ce nom apparaît en 1428 dans la liste des nobles de la paroisse de Saint-Cast établie par Jean Troussier, sénéchal de Lamballe.

En 1520 et en 1535, le manoir appartient à Marguerite Bérard. Pierre Bocquien possède le Bois Bérard en 1569 quand il paraît le 10 juillet à Lamballe à la « monstre générale » des nobles de l’évêché. La famille Bocquien en est toujours propriétaire en 1612.

Maître Pierre Girard est le propriétaire du manoir en 1606. Un de ses fils, Michel, décède en 1644. Jeanne, la fille de Michel, épouse l’écuyer Jean de Bédée et le manoir passe dans cette famille. René de Bédée, écuyer, fils de Jean, seigneur du Bois Bras (1644-1685), épouse Françoise Gouyon. Leur fils Hilaire devient le propriétaire du manoir. Il fait l’aveu, (il reconnaît posséder) : « de la maison et de la métairie du Bois Bras, consistant en une maison et corps de logement, couverte d’ardoises, cour close et au-devant avec grande et petite porte, écurie, étable, fournil et petites maisons aux deux bouts de la cour, un jardin au derrière, contenant le tout ensemble huit journaux environ ». « A laquelle maison du Bois Bras, il y a tour fuie ou retraite à pigeons à cause de laquelle le dit seigneur avouant confesse devoir à son dit seigneur pour chaque an au terme de la Saint-Michel, en septembre, deux pigeons de rente pour toute charge ». « Mais il est dû sur la maison, métairie et dépendance du dit lieu du Bois Bras pour chaque an, au terme de la Saint-Michel, aux chapelains de Matignon, dix boisseaux de froment, mesure de Matignon, sans devoir de portage ». « A cause du quel lieu et maison du Bois Bras, il appartient au dit seigneur avouant un droit d’enfeu dans l’église paroissiale de Saint-Cast sur lequel il y a tombe et escabeau, étant au-devant de l’image et autel du Rozaire dans la nef de la dite église contre la longère du septentrion avec droit d’écusson et armoiries à la principale litre de l’église »…

Claude Charles Bédée, fils d’Hilaire, demeurant sur sa terre de Lescouët en Maroué près de Lamballe, fait aveu de la succession de son père le 10 janvier 1760.

Le manoir du Bois Bras, délaissé par ses propriétaires, est désormais devenu métairie.

Le 28 janvier 1760, François Jean Bédée, demeurant en la ville de Lamballe, sur la paroisse Notre-Dame, comparaît devant les notaires du duché de Penthièvre en l’étude de maître De Genty. Il loue et afferme pour une durée de 9 ans à Joseph Lemasson, de Saint-Germain-de-la-Mer, la maison et la métairie noble du Bois Bras et les terres en dépendant, en Saint-Cast. Il se réserve toutefois la petite chambre de la maison principale et « la faculté d’user et de prendre de jeunes pigeons à la fuie ». Le bail est consenti pour une somme annuelle de 720 livres payable en deux termes à Noël et à la Saint-Laurent.

Le 5 frimaire de l’an IV (25 novembre 1795), Jean Bédée de Lescouët afferme pour 9 ans la métairie du Bois Bras et toute sa terre à Jean Marie Besnard Vieuxville pour un loyer annuel de 1.300 livres payable en deux termes. Les fermiers en place à l’époque sont Jacques Frostin et son épouse Renée Foyer.

Charles Picot de Saint-Cast et Marc Le Sage de Matignon font l’expertise de la métairie le 24 vendémiaire de l’an VI (15 octobre 1797) à la demande de François Bédée de Lescouët et de Jean Marie Besnard de la Vieuxville. Le constat montre que la propriété n’est pas bien entretenue.

La métairie et ses dépendances sont vendues le 1ermessidor de l’an XI (18 juin 1803) par Jean-Baptiste de Forsanz, demeurant à Lamballe, et son épouse Antoinette Seré La Falloize, en l’étude de Maître Quintin, notaire à Matignon, aux citoyens François Bellebon, receveur du droit à l’enregistrement à Matignon et à Mathurin Bellebon, son frère, demeurant ensemble à Matignon. La vente est faite au prix de 15.000 francs.

Lesquels Bellebon louent et afferment le 22 floréal de l’an XII (11 mai 1804) la dite métairie à François Cochery qui la mène déjà depuis plusieurs années. La location est reconduite au même fermier le 11 décembre 1818 par les descendants Bellebon, représentés par Jacques sieur du Bois Mainguy, propriétaire, maire de la commune du Lou du Lac. (Ille et Vilaine).

L’héritage Bellebon est partagé le 8 avril 1826. Suzanne Bellebon, veuve François Lemoine de Launay et sa sœur Jeanne Marie reçoivent chacune la moitié indivis de la métairie du Bois Bras. Le bail à la famille Cochery est reconduit.

Le Bois Bras passe dans la famille Besnard de la Vieuxville par mariage d’Hippolyte et d’Eugénie Lemoine de Launay.

Leur fille Caroline épouse son cousin germain Casimir, lequel loue, en l’étude de maître Michel, notaire à Pléhérel, le 1eroctobre 1881, le Bois Bras à Jean Cochery et à son épouse Jeanne.

En 1888, la métairie est confiée à Isaïe Ménard et Marie Hénon, son épouse, de Pluduno.

Au XXesiècle, à la suite du décès de Gaston Besnard de la Vieuxville, le Bois Bras passe dans la famille du Docteur Deluen.

Lors de son passage en 1917, Henri de la Messelière avait noté l’intérêt de l’architecture du manoir, avec sa svelte tourelle, le roi sculpté sur la façade et les cheminées armoriées (sautoir alésé doublement recroiseté). Il avait émis l’hypothèse que les armoiries appartenaient à la famille Girard.

 

 

 

 

 

Le manoir du Bois ès Lucas

Le manoir tient son nom d’une famille Lucas ou à la déformation du mot latin lucus « bois sacré ».  Au XVIsiècle, la propriété est dans la famille Hus. Vers 1600, elle passe dans la famille de Launay.

Ce nom de Launay se perpétue pendant deux siècles. A la Révolution, les Launay n’émigrent pas, le Bois ès Lucas n’est donc pas vendu.

En 1806, le manoir passe dans la famille Le Bouëtoux de Bréjerac et en 1851, dans la famille la Motte Rouge. Au début du XXesiècle, c’est le vicomte Georges de la Motte Rouge qui fait construire un château moderne pour remplacer le vieux manoir qui tombe en ruine.

Le petit-fils de Georges de la Motte Rouge, Henri de Veyrinas en hérite.

Armand de Chateaubriand, cousin de René de Chateaubriand, émigré à Jersey, dévoué à la cause royaliste, est agent de liaison pour le courrier des Princes. En septembre 1808, il est hébergé par Joseph de Launay au manoir du Bois ès Lucas. Il charge Maximilien, le fils de Joseph de Launay, d’une mission de renseignements. Mr de Bréjerac, gendre de Joseph, également sollicité, refuse d’accepter la mission. Le bateau d’Armand, pris dans la tempête, à son retour vers Jersey, échoue sur la côte de la Manche et Armand est arrêté le 6 janvier 1809. Il est condamné à mort, sa grâce ayant été refusée par Napoléon, il est fusillé le 31 mars 1809. Maximilien est condamné à 2 ans de prison. Joseph de Launay sera acquitté par un jury des Côtes du Nord.

croquis du vieux manoir par Henri de la Messelière en 1917 le château construit par Georges de la Motte Rouge au début du XXesiècle

 

 

 

error: Content is protected !!