Armand de Chateaubriand
Une personnalité injustement peu connue de notre Pays d’Armor : Armand de Chateaubriand.
Cousin de l’illustre auteur des « Mémoires d’outre-tombe », celui que l’on surnommait « l’Ami des vagues », a résidé dès 1777 en son château familial du Val d’Arguenon au Guildo, avant de devenir le meilleur agent de liaison maritime chargé du transport des hommes, des armes et de la correspondance secrète des royalistes en exil dans l’île de Jersey depuis la révolution de 1789.
Symbole de la résistance des royalistes Bretons s’opposant à la folie révolutionnaire, il se méfiera de la tumultueuse chouannerie incontrôlée, résistera aux griffes de « l’Aigle Corse Impérial », et même, prendra les armes contre sa propre Patrie, mais sans jamais se vendre à l’ennemi anglais ; tout cela avec la naïveté de l’inconscience des Héros.
Trahi par ses amis, traqué par la police de Fouché, fusillé le Vendredi Saint de l’an 1809 par Napoléon, jeté dans une fosse commune, il n’aura pour unique oraison funèbre qu’un soupir d’ingratitude de Louis XVIII pour lequel il s’est sacrifié : « Oui, Monsieur de Chateaubriand a fait son devoir… »
Un siècle plus tard, en 1909, une plaque commémorative en sa mémoire était bénie par l’Abbé Tréguy, curé de Matignon, dans la chapelle Sainte-Brigitte.
aller plus loin : ouvrage de Michel Désir: « Armand de Chateaubriand : le cousin de l’Enchanteur dans la tourmente révolutionnaire » éditions Christel 2018
Dans cet ouvrage sont évoqués les péripéties de l’église du bourg « d’Havre-Cast » devenue « le temple de la raison », la plage des « callots » et ses rochers des « Quatre-vaux » où le jeune Chateaubriand atterrait par des nuits sans lune, le manoir du « Bois-ès-Lucas » où il se cachait, la « Ville Norme » où il embarquait clandestinement à quelques mètres du principal poste de douane des côtes d’armor….
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Jean-Jérôme-François Besnard de la Vieuxville
Jean-Jérôme Besnard était sieur de la Guéraye, mais roturier. Il était avocat au Parlement de Bretagne à Rennes et capitaine garde-côtes dont il commanda les compagnies d’Hénanbihen en 1768 et de Pléboulle en 1778.
Il se maria avec Gabrielle-Claude Thérézien, veuve en 1770 du sieur Josset, vieille famille noble castine, le 10 novembre 1772.
A peine marié, il se fit appeler Besnard de la Vieuxville, accolant le nom de ses nouvelles terres à son nom de famille, comme cela se pratiquait beaucoup sous l’ancien régime.
A la Révolution, prudent, il délaissa son titre de la Vieuxville.
Le 3 novembre 1793, il fut élu à Saint-Cast, Président du Comité de Surveillance de la Révolution. Ce Comité était chargé de surveiller la population et surtout les ci-devants nobles et les parents des émigrés. Il devait aussi s’opposer aux propos inciviques, dénoncer les oppositions contre-révolutionnaires et attendre le retour des émigrés, réfractaires et fanatiques.
Il décéda à Saint-Cast le 4 juin 1819.
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Jacques-Pierre Rioust des Villes-Audrains
Le père de Jacques-Pierre Rioust des Villes-Audrains, Dominique Rioust, originaire de Rennes, était venu s’installer à Ploërmel, étant receveur de la Compagnie des Indes. Il était marié avec Anne Françoise Nicolas, dame de la Motte-Colas et des Salines. Ils eurent neuf enfants dont, en 1725, Jacques-Pierre.
Après la mort de son époux en 1735, madame Rioust vint se fixer à Matignon où elle possédait des héritages.
En 1758, Jacques-Pierre Rioust, âgé de 33 ans, était encore célibataire. Riche bourgeois de Matignon, il porta, selon l’usage, le nom additionnel d’une propriété de famille, les Villes-Audrains, et résida en son manoir du Pont-Brûlé, quand il le pouvait, car il était avocat au Parlement de Bretagne à Rennes.
Le 7 septembre 1758, ayant appris l’arrivée imminente des Anglais au Guildo, il réunit une centaine de volontaires de Matignon, de Saint-Pôtan, dont le Guildo rive gauche faisait d’ailleurs partie à cette époque, et de Saint-Lormel. Il se porta sur le bord de l’Arguenon et y répartit ses gens pour empêcher les Anglais d’utiliser le gué. Les 8 et 9 septembre, il y eut des échanges de tirs qui retardèrent les Anglais qui, cependant passèrent l’Arguenon le 9 au soir. Le 10, ils occupèrent Matignon et ses environs et également Saint-Cast. Le 11, Jacques-Pierre Rioust prit part à la fameuse bataille de Saint-Cast sur la grande plage et les dunes.
Il se maria le 18 juin 1763 à Guillemette-Jeanne Hénault, de Quintin.
Plus tard, après sa mort, il fut anobli : le 22 juin 1816, son fils Frédéric-Auguste, marié à Agathe de Lesquen de l’Argentaye, reçoit les lettres royales d’anoblissement en récompense de la conduite héroïque de son père au Guildo.
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Pour tous ces personnages historiques, aller plus loin :
bibliographies (« Histoire de Saint-Cast-Le-Guildo », Pierre Amiot, 1990. « Personnages célèbres ou anonymes de Saint-Cast-Le-Guildo » édité par l’association Patrimoine de Saint-Cast-Le-Guido, 2012. etc…)