Des rues, des noms

Boulevard Duponchel

Antoinette, Clémentine Duponchel (1857-1909) est née un 3 décembre à Montpellier où elle épouse un cousin germain Georges Duponchel en 1880. Veuve de son premier mari, elle épouse le 2 décembre 1907 Ernest Jacques Fortuné Duponchel, sans lien de parenté entre eux ni avec son premier mari.

En 1906, elle acquiert un terrain jouxtant la plage, d’une surface de 4350 m2 pour un montant de 23 967 francs.

Restons en 1906  :  Antoinette commence les démarches administratives auprès de la municipalité pour édifier un hôtel sur sa parcelle. Elle déclare être veuve, rentière, demeurant à Paris. Elle devient alors l’instigatrice d’une véritable urbanisation de ce quartier et la cheville élaboratrice de ce que l’on peut nommer le « consortium Duponchel ». A cause de nombreux contentieux concernant les références cadastrales entre les propriétaires des terrains de cette zone, la municipalité et les services de l’état retardent tout projet de développement et la finalisation de construction d’un ensemble hôtelier et commercial ainsi que la voirie.

1906 / Septembre : le conseil municipal autorise Antoinette à doter son terrain d’un tout-à-l’égout et d’un puisard central sur le boulevard de la Plage. Novembre : Il accepte le tracé en ligne droite d’une voie de 10 à 12 mètres de large reliant l’Isle à la Garde, commençant à l’angle du grand hôtel Quimbrot (Majestic) et se terminant à La Logette, seul bâti existant au coin de l’actuelle rue Dumanoir, aux seuls frais d’Antoinette. Décembre : le conseil municipal accorde à Antoinette le permis de construire de l’Hôtel Saint-Cast. Durant cette même séance, il est décidé que la nouvelle voie publique serait nommée « boulevard Duponchel » ; le prénom de celle qui en est à l’origine n’a pas été ajouté !

Place Piron (à l’extrémité de la Grande Plage, côté Mielles) 

Julien Piron (1780-1832), né à Corseul, se marie le 3 mai 1811 à Jeanne-Marie Josset de Saint-Cast avec laquelle il a sept enfants.

En septembre 1832, une épidémie de choléra se propage à l’Isle en Saint-Cast et fait une dizaine de cas mortels. Personne ne veut ensevelir les victimes de peur de la contagion.  Julien Piron, agissant par pure humanité, se porte courageusement volontaire. Il transporte les victimes de l’épidémie au cimetière de Valivray (cimetière des Braves) avec une charrette à bras et les ensevelit.

Frappé à son tour par la contagion, il décède le 8 octobre 1832, laissant sa veuve et ses enfants dans la misère la plus profonde.

En 1846, sa majesté la Reine de France Marie-Amélie des Deux-Siciles, en raison de la conduite exemplaire de Julien, accorde sur sa cassette personnelle, un secours qui met sa famille à l’abri du besoin.

Pierre Sébillot, médecin, et père de Paul Sébillot artiste peintre, s’illustra pas son dévouement lors de cette épidémie de choléra.


Square Pellion (dans les Mielles en plein coeur de Saint-Cast-Le-Guildo)

Eugène Pellion (1847-1898), né à Saint-Cast, est le fils de Michel Pellion, marin-pêcheur et de Françoise Leclerc. Il est le petit-fils du maréchal des logis chef Pellion qui, servant dans la gendarmerie à cheval, est distingué par Bonaparte à la bataille d’Aboukir.

Eugène, après de brillantes études, devient pharmacien de première classe et s’installe à Dinan place de l’Apport (la pharmacie existe encore de nos jours). Plus tard, il ouvre une autre officine à Saint-Cast dans le quartier de l’Isle  :

Il se marie avec Joséphine Guillier, de Dol, et de leur union naissent 2 enfants.

Elu maire en 1888, puis réélu en 1892, il remplit ses fonctions avec sérieux et autorité. Son action reste marquante dans des domaines très divers.

Sur une proposition du « Conseil de Fabrique » reconnaissant que la construction d’une nouvelle église s’impose, il soumet aux voix un nouvel emplacement dans le Bourg même. Il obtient l’assentiment du conseil.

Il améliore l’accès entre les différents hameaux par un entretien régulier des chemins.

En 1896, il expose le projet d’une ligne de chemin de fer Plancoët-Saint-Cast. Le projet Plancoët-Le Guildo-Saint-Cast est préféré au trajet Plancoët-Saint-Potan-Saint-Cast.

Dans le domaine social, il propose d’ouvrir dans la commune, pendant l’hiver, un cours gratuit destiné aux adultes peu lettrés. Chaque classe a lieu cinq fois par semaine du 15 novembre au 15 février.

Il fait installer un baromètre au pied de l’escalier de la première jetée du port pour permettre aux marins de le consulter.

Enfin, il crée un lotissement délimité par la rue du Port Jacquet jusqu’au restaurant, l’impasse du Baromètre et la rue de la Corniche en l’Isle et fait aménager un escalier pour accéder à une petite jetée. De nos jours, ce passage rejoint la superbe liaison piétonne qui relie la grande plage au port.

A son décès en 1898, son fils alors Général, offre à la commune les terrains qui permettent de construire la « Capitainerie », de descendre la falaise, ainsi que de construire un petit lotissement au sud du sémaphore, sans oublier la place qui porte son nom.

Cette place baptisée « Square Pellion » est sans aucun doute Le lieu de rencontre et de convivialité de tous les castins et tous les estivants. Des rendez-vous mondains d’autrefois (concours d’élégance, et autres rallyes), aux manifestations actuelles, temporaires ou permanentes, elle offre un espace ouvert et accueillant pour tous les âges.


Place Pilote Fromont (au Port d’Armor)

Ange Fromont (1881-1964) est né  à Saint-Cast le 9 septembre 1881. Très jeune, il pratique la grande pêche sur les bancs de Terre-Neuve, puis devient Pilote à Saint-Cast jusqu’en 1922, année où la station de pilotes lamaneurs de Saint-Cast est transférée à Saint-Malo. Au début du XXsiècle, on compte 5 pilotes à Saint-Cast, puis le nombre diminue et avant la grande guerre, il n’y en a plus que 3

« Gourite », son surnom vient du cri des castines appelant leurs canards « gouri, gouri ».  Ange était le « petit canard » de sa maman, elle l’appelle naturellement « Gourite ».

Marin-pêcheur côtier au visage buriné, ce « loup de mer »est célèbre dans le pays, respecté de tous et de bon conseil.

Président du Syndicat des Pêcheurs dans les années soixante, il réclame déjà la réalisation d’un port en eau profonde à Saint-Cast ! Il décède en 1964.

 

Place André Paris (devant le cinéma Eden)

André Paris (1908-1984), né à Sens, arrive à Saint-Cast à l’âge de deux ans. Il y passe toute sa jeunesse et se marie en 1932 avec Louise Trévely de Saint-Cast. Ayant suivi une formation à l’école pratique d’industrie de Rennes, il travaille d’abord avec son père puis entre à l’E.D.F. lorsque le réseau électrique est nationalisé. Mobilisé en 1939, il est fait prisonnier en 1940, libéré en 1941, il revient à Saint-Cast.

Il entre dans la clandestinité en 1943 au maquis de la Hunaudaye. Il participe à la destruction de la ligne SNCF Plancoët/Lamballe, Plancoët/Dinan, de la ligne Haute Tension de 60.000 volts de Saint-Brieuc et de la ligne de communication allemande entre Saint-Cast et Saint-Brieuc. Il est nommé le 1eraoût 1944 par le colonel Marceau « commandant de la Centaine de Saint-Cast » avec le grade de Capitaine.  Il participe activement à la libération de Saint-Cast les 3, 4 et 5 août 1944 :

« Le 3 août, 19h, nous avons tous entendu le message convenu : le chapeau de Napoléon est toujours à Perros-Guirec, on fait immédiatement rassembler les hommes pour la distribution des armes… nous prenons les premières positions… »

Au bout de trois jours, Saint-Cast est libéré. André Paris reçoit une citation le 18 mai 1945 : « Chef de la Compagnie de Saint-Cast, a organisé, instruit et commandé sa compagnie avec une habilité digne des plus grands éloges. A participé à de nombreux sabotages de lignes électriques et conduit les combats dans son secteur avec un cran qui lui a valu l’admiration de ses hommes. Cette citation comporte l’attribution de la Croix de guerre avec étoile de bronze. »

Nommé lieutenant, André Paris rejoint ensuite le front à Lorient, puis la 6èmecompagnie de Garde à Châteaulin. Il est démobilisé le 10 novembre 1945. Il passe sa retraite à Saint-Cast-Le-Guildo dans la maison familiale et décède le 27 février 1984.


Fernand Paris
(1881-1955)
 est né dans l’Yonne. Marié en 1906, il a trois enfants : Raymond (1907) qui sera ingénieur électricien et maire de Saint-Cast pendant deux ans, André (1908, voir ci-dessus) contremaître dans l’entreprise de son père, il finira sa carrière comme Chef de District à l’E.D.F. et Yvonne (1921), épousera André Mottais, tous deux pharmaciens.

Fernand Paris construit une usine de production d’électricité sur un terrain cédé par la ville en 1910. Dès 1911, il pose un éclairage électrique aux endroits indiqués par la ville. Le réseau s’étend sur plus de 8 km en 1912.

Mobilisé en 1914, Fernand fera toute la guerre et ne reviendra qu’en 1919. C’est sa femme qui va gérer l’entreprise en son absence.

Après la Grande Guerre, le réseau électrique se développe avec par exemple l’arrivée de l’électricité à l’école publique de filles en 1922. Le bourg étant éclairé, l’éclairage des hameaux de la commune est décidé en 1926. En 1930-1931, la vieille centrale électrique doit être arrêtée et le bâtiment est transformé en cinéma. En 1936, la Société Le Bon et Cie se voit attribuer la concession régionale de la distribution. Un alignement du statut particulier de Saint-Cast sur les autres communes est en marche. La guerre de 1939-1945 interrompt momentanément cette évolution. Pendant l’occupation, Fernand Paris s’efforce de venir en aide à ses concitoyens et s’investit dans de nombreuses activités : séances récréatives au profit des mères de famille, Noël pour les enfants nécessiteux, un pot-au-feu à la cantine de l’école publique chaque samedi, présidence du Syndicat d’Initiative, du Comité des Fêtes, de l’équipe laïque de football  (Etoile Sportive) qu’il a dirigé pendant 27 ans. … Il sera plusieurs fois arrêté par les Allemands, suite à des coupures de courant et relâché après un passage à la « Kommandantur » installée à l’Hôtel des Bains.

En 1945, le Conseil municipal doit choisir une société pour l’attribution de la concession de la fourniture d’électricité, la concurrence est vive entre Fernand Paris et la compagnie Lebon, la SGEE…la nationalisation de l’électricité met fin au dilemme pour la ville de Saint-Cast qui est redevable à Fernand Paris. Celui-ci a  exploité le réseau pendant 35 ans et a rendu bien des services à la ville. Fernand Paris est nommé directeur de l’EDF à Saint-Cast et reçoit une indemnité de 26.000 francs pour la cession de son réseau, ce qu’il considère comme une spoliation.

Il se retire à Nice où il décède en 1955.

 

aller plus loin pour toutes ces personnalités : 

« Personnages célèbres ou anonymes de Saint-Cast Le Guildo » édité par l’association Patrimoine de Saint-Cast Le Guildo en 2012.

 

et bien d’autres en cours de rédaction…

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