Monuments commémoratifs, monuments aux morts

La colonne commémorative de la bataille de Saint-Cast

La première pierre de cette colonne fut posée le 17 juillet 1858. L’inauguration eut lieu le 11 septembre 1858 par le sous-préfet de Dinan, exactement 100 ans après le dénouement de la Bataille de Saint-Cast.

Gustave Bourgerel en est l’architecte. Il est nantais, diplômé de l’école des beaux-arts de Rennes, architecte départemental de la « Loire-Inférieure ». C’est une colonne d’une hauteur de 18m, constituée de granite, sur emmarchement également en granite.

Elle est surmontée d’un groupe en fonte (de l’atelier du fondeur Voruz, de Nantes) réalisé par le sculpteur Guillaume Grootaers fils : le lévrier, l’un de ceux figurant sur les armes de Bretagne, terrasse le léopard anglais. Guillaume Grootears a suivi ses études à l’école des beaux-arts de Paris. Il a obtenu le second grand prix de Rome.

Une gravure en latin est inscrite au pied de cette colonne :

 



 

Monument des Evadés de France

Erigé sur la pointe de l’Isle, ce monument national rappelle l’histoire de la Résistance pendant la dernière guerre.

Fait de deux simples colonnes qui n’avaient pas été utilisées lors de la création de la galerie marchande « Les Portiques » et qui avaient été offertes par Monsieur Olivaux, le monument comporte une croix de Lorraine où, de part et d’autre, sont gravés ces mots « Honneur » et « Patrie ». Sur son socle, on peut lire : « Aux évadés de France qui préférèrent mourir debout que vivre à genoux ». Ce monument est la réplique de celui érigé sur la frontière  espagnole.,

Il est inauguré le 6 août 1949 par le gouverneur militaire de Paris, le général Chouteau, en présence de toutes les autorités militaires et civiles de la région et surtout, des 11 rescapés de cette tragédie. Monseigneur l’évèque de Saint-Bieuc, Armand Coupel,  bénit le monument.

Dès juin 1940, avant même l’arrivée du général De Gaulle en Grande-Bretagne, le SOE (Secret Intelligence Service) organise des réseaux d’évasion de la France vers la Grande-Bretagne, par voie terrestre ou maritime, d’agents de renseignements et évadés français résistants, ainsi que d’aviateurs anglais.  Le 12 février 1941 à 20h30, Le « Buhara », navire de 9 tonneaux en état médiocre,  après les préparatifs nécessaires, embarque 15 jeunes gens âgés de 19 à 22 ans candidats à la traversée vers l’Angleterre et la France libre. Il est malheureusement intercepté dès le lendemain par un patrouilleur allemand, le « Bernhard Von Tschiraky », l’équipage est fait prisonnier. Parmi cet équipage, le 12 avril, Jean Dorange et Pierre Devouassoud sont fusillés.  Les autres captifs sont emmenés en Allemagne au camp de Lüttringhausen près de Cologne, condamnés à la déportation à vie sauf un qui n’écope que de sept années.  A la libération, on comptera 11 rescapés du « Buhara »  (donc, des camps de concentration) qui seront invités à l’inauguration du 6 août 1949. Il est à noter qu’en juillet 1957, le monument est projeté au bas de la falaise par des vandales. Il est donc décalé plus en arrière pour éviter une récidive.

 

Le canon de la bataille de Saint-Cast

 

Non loin derrière le monument des Evadés de France, se trouve un canon de plus de 2 tonnes, datant du XVIIème siècle. Il fut repêché à la Point de la Corbière et faisait partie d’une batterie de 4 pièces du Fort de la Corbière qui servit à défendre Saint-Cast en 1758, mais aussi,avant, contre les Pirates Carmes.

 

 

Le monument de la frégate Laplace

La frégate Laplace, (92 m, 1 400 tonneaux), commandée par le Capitaine de Frégate Remusat, est un navire d’instruction et de recherche météorologique d’origine américaine. L’équipage compte 92 personnes : officiers, officiers-mariniers, hommes d’équipage, spécialistes météo…

Le 16 septembre 1950, faisant route sur Saint-Malo pour assister le dimanche 17 septembre à l’inauguration des nouvelles portes écluses,  le Capitaine Rémusat décide de mouiller en baie de la Fresnaye à cause du mauvais temps annoncé.

A 0h15, une mine magnétique ancrée au fond par les Allemands pendant la seconde guerre mondiale explose par bâbord arrière et fait chavirer le navire. Le commandant Rémusat dirige les opérations de sauvetage. L’évacuation se fait dans l’obscurité la plus totale. Des radeaux sont mis à l’eau. Certains membres d’équipage s’accrochent au navire durant toute la nuit. D’autres essaient de rallier, soit à la nage, soit sur les radeaux, le point de la côte le plus éclairé : Saint-Cast. Deux radeaux chargés d’hommes sont pris sous la coque au moment où le navire se retourne avant de couler. Le bateau coule au bout de 12 minutes, seule l’étrave émerge de quelques mètres. Le commandant Remusat se laisse engloutir avec son bateau. 51 hommes perdent la vie dans cette tragédie.

Les obsèques de 22 victimes retrouvées sur les grèves se déroulent dans une atmosphère oppressante le 19 septembre 1950 en présence de René Pleven, président du conseil des ministres. La bénédiction est donnée par Monseigneur Coupel, évêque de Saint-Brieuc.

Le 14 septembre 1952, un monument commémoratif  érigé sur les falaises de la plage de la Mare en souvenir des 51 disparus dans cette tragédie est inauguré par Antoine Pinay, président du Conseil et René Pleven, alors ministre de la Défense Nationale, en présence de nombreuses personnalités civiles et militaires, et des nombreux survivants.

Cette pyramide d’une hauteur de 8 mètres est l’oeuvre du sculpteur Francis Guinard. Le granit livré par la maison Rioche provient des carrières du Hinglé, pour le compte du ministère de la Défense Nationale. Une pleureuse enveloppée dans sa longue chape de deuil, en prière, est installée sur l’arête de la pyramide.  Deux plaques de bronze, réalisées par les fonderies de l’arsenal de Cherbourg, rappellent la mémoire des 51 victimes. Une rose des vents, insigne de la météorologie, et provenant des mêmes fonderies, orne l’arrière du monument. La stèle présente également une croix avec la date du naufrage. Ce monument a été élevé sur un terrain nommé les Champs Moisan, don de Madame Le Bouder-Pinel et sa fille, de Fougères.


 

Une sculpture religieuse d’exception pour honorer  nos morts

Nos villes et villages français honorent les soldats tués à la guerre d’un monument grandiose et émouvant, situé en général au centre de la commune. Il est plus rare d’en trouver dans les églises.

L’autel commémoratif aux morts de la guerre 1914-1918 que l’on peut admirer en l’église de Saint-Cast est le fruit de la ténacité du recteur, le chanoine Ribault et du génie de la sculptrice Lucienne Heuvelmans.

Le chanoine n’a pas ménagé sa peine pour collecter les fonds nécessaires à l’édification de ce monument : quêtes, concerts,  séances récréatives ; fin 1923 il demande à tous « un suprême et dernier effort » et lance une souscription paroissiale.

La somme requise étant satisfaisante, l’œuvre est alors commandée et il faudra 3 années pour la voir achevée.

Réalisée et terminée à Paris dans l’atelier de mademoiselle Heuvelmans en juillet 1926,  elle est transportée à Saint-Cast en 2 temps.

Ainsi, « le gisant sur son lit de pierre » part de la capitale en « autocamion » et atteint Saint-Cast en 4 jours après de nombreuses pannes.

Zone de Texte: L’Autel vu par le chanoine Ribault
 « Créé tout entier en pierre de Chauvigny qui revêt une teinte dorée. Il  comprend trois parties.
L’Autel à la puissante table posée sur deux larges colonnes qui surmontent la large dalle portant le grand gisant complétement enseveli dans les  plis du drapeau et la haute stèle portant le nom des morts au milieu de laquelle s’élève d’un essor puissant l’Ange crucifié aux ailes somptueuses, les deux mains jointes avec ferveur et le visage levé inondé de lumière qui revêt une expression indicible de douleur , d’espérance et d’amour ».

La stèle et l’Ange arrivent quelques jours après par chemin de fer à « grande vitesse ».

Nous n’avons pas de précisions sur la durée  de leur transport.

déchargement et la pose du monument  nécessitent  l’intervention de 14 hommes.

Finalement, le 8 août 1926 autour du clergé et de la municipalité, les familles des soldats et les paroissiens se sont réunis pour son inauguration.

Une grandiose cérémonie de bénédiction et d’offrande accueille, pour l’éternité, cet autel dédié à nos héros castins de la grande guerre

 

 

 

 

aller plus loin :

memorialgenweb.org 

 

 

 

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